Un recrutement
efficace. Le
Stade Malherbe retrouve la deuxième division et le
recrutement est prometteur. En défense, il est fait appel au centre à Daniel Solas, qui a joué en division 1 à Angoulême,
à Paris SG et Paris FC, et qui vient de Bastia, et sur le flanc au jeune Bernard
Jeannette. Celui-ci était stagiaire au Stade de Reims, avec
lequel il a joué en division 1, mais il est originaire
d'Isigny où il avait été repéré par Célestin Oliver. Ilbert est quant
à lui reconverti au poste d'arrière latéral
après quelques essais la saison passée.
L’ailier ébroïcien
Jean-Michel Jacobs se joint également à l’effectif pour
plusieurs années. C'est un jeune joueur déjà expérimenté puisqu'il avait joué
en division 2 contre Caen en 1971/72. Un autre jeune, milieu offensif
côté gauche, est recruté : Philippe Tranchant était stagiaire
à Valenciennes, mais sa carrière avait commencé à Argentan d'où il
avait rallié Saint-Etienne pour être international cadets sous la
direction de Michel Hidalgo. Un grand
joueur à Caen. L'attaque
voit en fait surtout l'arrivée de l'international
yougoslave (vingt-sept sélections) Bojidar (Bojko) Antic venant d’Angers où il
a marqué seize buts en 1974/75, dix-huit en 1973/74 et joué la coupe
d’Europe en 1972/73. Contacté par Burgos en Espagne, il avait essuyé un refus
du gouvernement de son pays à cause de Franco et se retrouve ainsi
à Caen. Des Malherbistes
à l'ASPTT. A l'inverse, Lecampion et Gouverneur
vont rejoindre Gaucher, Lebarillier et Bigeon à l'ASPTT
Caen, équipe dirigée par l'ancien Malherbiste Michel
Ade, et qui vient d'accéder à la division
3. Patrick Chau partira à Lisieux
à la fin de 1975.
Transferts
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Arrivées |
Jacobs
(Evreux), Antic (Angers), Solas (Bastia), Jeannette
(Reims), Tranchant (Valenciennes), Chau (Lisieux) |
Départs |
Lecampion (PTT
Caen), Gouverneur (PTT Caen), Guilhen |
Antic signe
son arrivée. Caen
commence avec
un lourd revers 5-1 à Angoulême où pourtant Antic avait ouvert le
score. Privé pour les premiers matches de Pottier, remplacé par Tranchant,
et de Carreau dont Bandzwolek puis Mouilleron occupent le poste
de milieu défensif, Malherbe remporte, le soir du mariage de Carreau,
son premier succès à Dunkerque
à la quatrième journée grâce à un pénalty de Jacobs. Avec les rentrées des deux absents, l'équipe
se stabilise alors autour de sa configuration type et atomise Sedan
5-0 avec quatre buts d'un exceptionnel Antic. Son
efficacité dépasse alors de loin celle d'un simple promu et la réception
du leader Rennes, qui montera en fin d'exercice, montre que le public
suit. Devant 8500 spectateurs, Malherbe livre un match spectaculaire
et revient deux fois au score, la seconde grâce à Antic à cinq minutes
de la fin. Malgré la victoire ponctuelle, l'expulsion de Pottier
à Cholet pénalise le SMC pour les deux matches suivants, notamment
à Rouen qui gagne 2-1. Lors de ce derby, Ilbert est victime d'une
entorse au genou (il sera ensuite opéré du ménisque) et Moulinet retrouve sa place jusqu'à la fin de
la saison. Un promu
sur le podium. Cependant,
un éclatant succès 4-0 face à Malakoff, avec un triplé de Jacobs
qui s'impose à l'aile droite,
inaugure une série remarquable. Lhoste, diminué en début de saison
par des ennuis musculaires, a repris son rythme quasi hebdomadaire de buteur. Ce sont d'abord trois victoires
d'affilée qui amènent l'équipe à la troisième place avant le déplacement
à Laval, devenu leader. En Mayenne, les Caennais frôlent l'exploit.
Malgré l'expulsion de Jeannette, Antic ouvre le score, mais Laval
réussit à égaliser à deux minutes de la fin. Douville sauve ensuite
son équipe à Amiens (2-2) et Malherbe finit les matches aller sur
le podium, à égalité avec Lorient. L'exploit
à Rennes. L'année
1976 et le parcours retour commencent par un succès à Brest
où Pottier marque à dix minutes de la fin. Cinq victoires consécutives
en championnat marquent le début de cette seconde phase,
avec notamment un cinglant 4-1 à Sedan où Lhoste réalise à son tour
un triplé. Malherbe est cependant éliminé en coupe à Amiens par
Dunkerque, adversaire qui est reçu et battu avec un triplé d'Antic
la semaine suivante, pour une revanche amère à Venoix, Ilbert signant
un retour ponctuel par un but contre son camp. Quatre mois
sans défaite en championnat se terminent
à Lorient où Caen cède 1-0 sans avoir démérité. Peu après, l'équipe réalise l'exploit
à Rennes qui a repris la tête. Après l'ouverture
du score par les Bretons, Lhoste égalise
et en seconde période, centre pour Antic
qui reprend victorieusement. C'est
la première défaite à domicile de Rennes
et Caen est toujours troisième, place consolidée
par deux victoires, face à Cholet (où évolue
alors le frère de Bouffandeau) et à Fontainebleau
où un doublé de Bouffandeau et un extraordinaire Douville assurent
le succès. Un final
difficile. Malheureusement, Caen,
privé de Jacobs et Carreau retenus en équipe de France universitaire, perd
à domicile le derby contre Rouen. Lunel promu milieu défensif, c'est
Pellerin qui le remplace en défense et qui signe sa promotion par
un but contre son camp. La rentrée de Bandzwolek à la pause ne change
rien, Rouen ratant même un penalty. Après ce revers, le SMC craque à
Malakoff et aligne
six matches sans gagner, qui plus est avec
cinq défaites. Antic est blessé au genou et l'équipe en entier est
fatiquée et émoussée, malgré la titularisation de Théault au milieu
à partir de la réception d'Hazebrouck. Le retour du Yougoslave pour la réception
au sommet de Laval ne suffit pas pour vaincre le dauphin. Devant
6000 spectateurs, les Mayennais s'imposent 2-0 malgré un tir sur
la barre de Lhoste.
Photo
: X (fournie par Alain Douville)
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Debout : Douville,
Carreau, Lunel, Solas, Moulinet. Accroupis :
Jacobs, Pottier,
Lhoste, Théault,
Bouffandeau, Antic. |
Peu de bonus
malgré des attaquants efficaces. Après
une humiliation 5-0 à Amiens, les Malherbistes
trouvent cependant les ressources pour conclure victorieusement
contre Angoulême avec un doublé d'Antic et terminent à une honorable sixième place.
C'est malgré tout l’instauration du bonus pour plus de
trois buts d'écart qui prive l’équipe de la troisième place occupée jusqu'à
cinq journées de la fin et
qu’un décompte normal de points lui attribuait. Le duo
Lhoste-Antic a fonctionné à merveille en attaque, le Yougoslave
finissant meilleur buteur du groupe avec vingt-deux buts, devant son
compère qui en compte seize. Jacobs aura quant à lui
conclu à sept reprises et Bouffandeau à
six, ces quatre joueurs
comptabilisant ainsi 51 buts sur les 54
de l'équipe !
Bien entendu, la moyenne des spectateurs a nettement augmenté, s'élevant
à 3361.
Effectif
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Gardien |
Douville
(34)
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Défenseurs |
Jeannette
(25),
Lunel (33), Moulinet (24),
Solas (33), Ilbert (13), Lefèvre
(1),
Mouilleron (4), Desbouillons (1), Pellerin (1)
|
Milieux |
Carreau
(29-2),
Pottier (28-1), Bouffandeau
(34-6), Théault (5),
Bandzwolek (4), Tranchant (4)
|
Attaquants |
Marie
(17),
Lhoste (32-16), Jacobs (31-7),
Antic (32-22), Prenveille (3)
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Trophées
France Football. L’année
1975 voit le couronnement du SMC comme meilleur club
promotionnel, Pottier étant quant à lui désigné meilleur
joueur amateur. Desbouillons
et Françoise vers le professionnalisme. Notons aussi en fin de saison les départs de deux
juniors de dix-huit ans. Pascal Françoise part à
Lens où il gagnera l’année suivante sa place
d’avant-centre du club artésien, pour une remarquable
carrière (il jouera aussi à Nice et Saint-Etienne) passant par
la coupe d’Europe (but contre Malmoe). Christophe
Desbouillons, vainqueur de la coupe nationale des
juniors avec la Normandie en 1975 et qui aura joué une fois en division 2 contre Fontainebleau, s’en va à Lyon : il est aussi à
l’orée d’une belle aventure qui le mènera ensuite à
Rouen et Angers, pour revenir comme entraîneur adjoint à Caen.
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L'équipe des juniors
du SMC avec Desbouillons comme capitaine et Françoise (accroupi,
quatrième à partir de la gauche)
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Platini à
Venoix. Par ailleurs,
début 1976, le stade de Venoix avait accueilli l'équipe de France
Olympique de Platini, Pécout, Amisse et Rouyer contre la Hollande
pour une victoire 4-2. |